Ces réunions sont toujours intéressantes, mais j’en ai vu beaucoup, aussi mon compte-rendu sera-t-il cette fois-ci assez peu factuel.

J’ai appris l’existence du CAIRN : Collectif pour les Alternatives Innovantes à la Rocade Nord, dont font partie l’ADTC et l’ASULVG.

J’ai appris que dans les documents censurés de l’Agence d’Urbanisme, une étude prévoyait une vitesse de 30 km/h sur la rocade nord, victime de son succès dès le début  Et qu’une autre étude (avec rocade) prévoyait en 2025 une remontée des bouchons encore plus en amont de Grenoble qu’actuellement.

Je suis resté sur ma fin pour ce qui concerne les alternatives innovantes. Développement des TER, des tramways, frein à l’étalement urbain et densification le long des transports en commun, Plans de Déplacement d’Entreprise, bicyclettes, tout cela figure déjà dans le Plan de Déplacement Urbain actuel. Il a fallu attendre une question du public pour que le péage urbain soit évoqué : techniquement et juridiquement compliqué.

J’ai appris que la ville de La Tronche travaillait avec l’ADTC sur le devenir des terrains actuellement gelés par le projet de rocade nord. L’expertise de l’ADTC ne fait pas de doute en ce qui concerne le transport. En ce qui concerne l’aménagement urbain, je pense que c’est plutôt la vocation de l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise. L’ADTC a indiqué qu’elle était pour la ligne sur la voie express, et non sur l’Avenue des Maquis du Grésivaudan (temps de parcours).

Le collectif CAIRN prépare un argumentaire contre la rocade nord. Le maire sollicité pour le diffuser dans le journal municipal n’a pas répondu. Les associations ont déjà déposé des recours contre la rocade nord, dont un concernant l’intérêt à agir du Conseil Général, sur un problème d’agglomération et non de département. J’ai appris que la ville de La Tronche attendra que la déclaration d’utilité publique soit prononcée par le préfet, pour déposer des recours.

On reproche à juste titre au Conseil Général d’avoir manipulé l’opinion en faisant croire que la rocade allait supprimer les bouchons. Mais j’ai regretté que certains arguments utilisés dans cette réunion fussent eux aussi proches de la démagogie. Ainsi exacerber l’opposition entre ville-centre et villes-de-périphérie est sans risque, surtout quand les bords politiques sont différents. Par ailleurs il ne faut jamais sous-estimer les arguments de l’adversaire. Ainsi l’argument du PDU : « il faut enlever la circulation du centre pour pouvoir y développer les transports en commun et les modes doux », n’a pas été cité, ni contré.

A suivre en novembre d’autres débats passionnants et passionnés, avec la concertation préalable organisée par le Conseil Général.

Atelier « Gestion du trafic, conditions d’exploitation »

La partie souterraine de la rocade sera limitée à 3 m de hauteur : camionnettes, ambulances, bus adaptés pourront y passer, mais pas les poids lourds ni les autocars. Des véhicules de secours adaptés seront positionnés de part et d’autre (ce type de véhicule existe déjà). Régulation en amont de la circulation avec panneaux d’information, contrôle des accès, et nécessité d’une coordination globale de la circulation dans l’agglomération. Vitesse limitée à 70 km/h. 2 fois 2 voies sans bande d’arrêt d’urgence, mais trottoir central franchissable.
Péage entre l’échangeur Michalon et celui des Martyrs.  Mais on a appris dans ce forum que pour avoir le péage à flux libre, il fallait une modification de la loi, pour permettre à l’exploitant d’identifier les fraudeurs. Une solution intermédiaire est le péage mixte : flux libre + cabines pour les non-abonnés. Mais cela nécessite d’avantage d’emprise au sol. L’interopérabilité entre sociétés d’autoroutes pour le péage par abonnement est souhaitable.

Participation très réduite du monde associatif à cet atelier du vendredi soir. Petite passe d’armes entre le maire de Sassenage et Jacques Chiron pour le Conseil Général.
L’un : le tunnel est fait pour Grenoble, il faut la rocade plus loin, il y faut les camions, etc, air connu.
L’autre : Grenoble prend toute sa part des problèmes de circulation de l’agglo avec les sites propres, les priorités des transports en commun aux feux, ce que refusent souvent les communes de périphérie, la suppression de l’échangeur des Sablons (alias le plat de nouilles) ; il ne faut surtout pas les camions dans la rocade nord, pour ne pas attirer vers Grenoble le trafic camion de grand transit ; la rocade va permettre d’avantage de transports en commun au centre.

Ces forums ont été gagnant-gagnant. Chacun en est reparti en connaissant mieux les arguments des autres, ce qui permettra de fourbir ses armes pour les étapes suivantes : concertation de novembre 2008 à janvier 2009, puis enquête publique à l'automne 2009.